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Le déclin des tournois fut long, au terme d'un processus amorcé sous Saint Louis, il leur faut près d'un siècle pour disparaître.  Leur renaissance au XVème siècle dans les possessions des maisons d'ANJOU et de BOURGOGNE a amené Johan HUIZINGA (38) à établir une antithèse entre les premiers tournois qui étaient avant tout une épreuve de force et de courage et leurs équivalents de la fin du moyen âge où le support romantique les réduisait à leur aspect ludique.

Toutefois une telle classification donne une vision réductrice des évolutions qu'ils connurent.  En effet, les tournois du XVème siècle n'ont rien à voir avec ceux du XIVème siècle qui provoquent l'intervention royale et pontificale précisément parce qu'ils s'inscrivent dans la continuité des tournois de l'époque féodale ; ils ont très peu évolué dans une société qui a changé, ils n'y ont donc plus leur place et finissent par disparaître, mais ce n'est donc que vers 1350 que le premier âge des tournois se termine.

Le XlVème siècle a du mal à trouver sa place dans l'histoire des tournois entre leur apogée passée et la splendeur aristocratique qui les entoure au XVème siècle parce qu'ils sont dans une période de déclin, pourtant ils prennent au début du siècle une dimension politique inégalée jusqu'alors.  Si leur interdiction n'était à l'origine qu'une simple mesure disciplinaire, elle se transforme en un véritable rapport de force avec la noblesse, le tournoi devient une affaire d'Etat.

En fait, la question du tournoi prend une telle importance parce qu'elle est symptomatique d'un malaise plus général, la société est en pleine mutation et les nombreuses contradictions dans la politique royale et pontificale montrent l'ampleur du conflit entre la culture chevaleresque et la raison d'Etat.  Le tournoi était devenu indissociable d'un genre de vie, sa disparition est celle d'un symbole, aussi représente-t-elle une étape dans l'affirmation de la monarchie, dans un Moyen Age où l'on parle d'un temps immobile, c'est un signe qui ne peut pas passer inaperçu, le tournoi emporte avec lui une partie d'un monde féodal déclinant.
 

NOTES DE LA TROISIEME PARTIE
 

1) Chronique des quatre premiers Valois, 1862, chap.  XXXIII.

2) LANGLOIS, 1889, p. 86.

3) VULSON DE LA COLOMBIERE, 1648, p. 227.

4) BARROUX, 1936, 1936, p. 15.

5) MENESTRIER, 1669, p. 149.

6) CONTAMINE, 1985, p. 429.

7) VULSON DE LA COLOMBIERE 1618, p. 222 (en fait ce mariage eut lieu en 1308 et le décalage d’un an est probablement dû à une erreur de l’auteur).

8) VULSON DE LA COLOMBIERE, 1648, p. 223.

9) LAMBRON DE LIGNIM, 1855, p. 8.

10) BARKER et KEEN, 1985, p. 218 et 222 et DENHOLM YOUNG, 1946, p. 267.

11) HUFF CLINE, 1945, p. 209.

12) VULSON DE LA COLOMBIERE, 1648, p. 227.

13) VULSON DE LA COLOMBIERE, 1648, p. 49 - 50.

14) PIAGET, 1897, p. 394.

15) KERVYN de LETTENHOVE, 1873, p. 464 - 465.

16) CRIPPS-DAY, 1918, p. 9.

17) CONTAMINE, 1985, p. 429.

18) LA CURNE de SAINTE PALAYE, 1759 - 1781, p. 49

19) CONTAMINE, 1985, p. 428 - 429.

20) CUVELIER, 1839, p. 12 .

21) JUVENAL des URSINS, 1836, p. 412.

22) GUENEE et LEHOUX, 1968, p. 55.

23) JUSSERAND, 1901, p. 126.

24) CONTAMINE, 1985, p. 440.

25) VULSON DE LA COLOMBIERE, 1648, p. 231 - 232.

26) CONTAMINE, 1985, p. 438.

27) CONTAMINE, 1985, p. 432.

28) GAUCHE, 1981, p. 196 - 197.

29) VULSON DE LA COLOMBIERE, 1648, p. 80.

30) JUSSERAND, 1901, p. 127

31) Le livre des fais du bon messire Jehan le maingre dit Boucicaut, 1985, p. 65 à 74.

32) JOURDAN, 1981, chap. 1.

33) JUSSERAND, 1901, p. 120.

34) JUSSERAND, 1901, p. 115.

35) J. HUIZINGA, Homo ludens essai sur la fonction sociale du jeu, PARIS GALLIMARD, 1951, p. 125.

36) LAMBRON DE LIGNIM, 1855, p. 45.

37) BRUSH, 1911, p. 511 - 544.

38) HUIZINGA, 1975, p. 77.